La dialyse péritonéale (DP) est une modalité de dialyse autonome.

Elle permet d’épurer le sang en utilisant le péritoine comme un filtre pour éliminer les substances toxiques. Le péritoine est la membrane qui tapisse l’intérieur de l’abdomen et entoure l’intestin et d’autres organes internes.

Tout aussi efficace que l’hémodialyse, ce traitement est effectué à domicile par le patient lui-même ou avec l’aide d’un professionnel de soins.

Le patient gagne ainsi en autonomie et bénéfice d’une meilleure insertion socio-professionnelle. Elle est pratiquée depuis de nombreuses années et ses bénéfices sont reconnus.

Cette technique de dialyse nécessite la mise en place chirurgicale, sous anesthésie générale, d’un cathéter (tube en plastique souple) dans la cavité abdominale au niveau de l’ombilic lors d’une courte hospitalisation (48 à 72h). Il est laissé en place de façon permanente.  Une partie du cathéter (environ 30 cm) demeure à l’extérieur de l’abdomen et se dissimule facilement sous les vêtements. Deux semaines sont nécessaires à la cicatrisation avant que le cathéter puisse être utilisé.

Lors de la dialyse, une solution liquide (le dialysat) est injectée dans la cavité abdominale par l’intermédiaire du cathéter. Le péritoine, membrane semi-perméable et richement vascularisée, fait office de rein artificiel. Au contact du dialysat, le flux sanguin du péritoine libère les déchets. De par sa composition, le dialysat enlève également l’excès d’eau accumulé et équilibre le taux des électrolytes (=minéraux) du sang.

Le dialysat est ensuite drainé par l’intermédiaire du cathéter et éliminé.

La dialyse péritonéale peut se réaliser soit le jour soit la nuit. On peut la pratiquer 7 jours/7 ou 6 jours/7 selon les besoins d’épuration.

On distingue deux modes de dialyse péritonéale :

– La Dialyse Péritonéale Continue Ambulatoire [DPCA] :

Elle comporte 3 à 4 cycles par jour, à des intervalles allant de 4 à 12 heures en fonction du type de poches.

Chaque cycle se déroule en deux phases.

1. La phase d’échange comportant le drainage du dialysat dans une poche vide puis l’instillation de 1 à 2 litres d’un nouveau dialysat contenu dans une poche stérile. L’échange dure entre 30 et 40 minutes.

2. La phase de stase durant laquelle les patients peuvent vaquer à leurs occupations habituelles. Le dialysat se trouve dans l’abdomen et se “charge” en déchets. Elle dure de 4 à 12 heures selon le type de poches.

– La Dialyse Péritonéale Automatisée (DPA) :

Ce sont des changes nocturnes, pendant la période de sommeil (environ 10 heures), assurés par un appareil automatique programmable : le cycleur.

En se couchant, le patient branche le cathéter de dialyse au cycleur auquel sont connectées plusieurs poches de dialysat. Durant la nuit, la machine effectue plusieurs cycles de façon automatique : elle instille le dialysat propre dans l’abdomen puis le récupère après le temps de stase. La durée et le nombre des cycles sont déterminés selon les besoins de chacun.

Le patient débranche la machine le matin.

Il est ensuite libre la journée qui suit.

La formation à la dialyse péritonéale se fait dans l’unité qui vous prend en charge, du lundi au vendredi, pour une durée de deux à six semaines, variable selon les unités mais aussi selon votre situation.

Dans un premier temps vous apprendrez la manipulation des poches manuelles de DPCA puis dans un second temps si vous le désirez ou en fonction de vos besoins de dialyse, le montage et la manipulation du cycleur.

Les gestes de connexion et déconnexion des poches au cathéter doivent faire l’objet d’une hygiène rigoureuse.

Lorsque vous serez prêt, un infirmier de l’unité viendra à domicile assister à votre première séance, avant de vous laisser en toute autonomie.

Vous pouvez être aidé par une infirmière à domicile formée à la dialyse péritonéale qui assurera pour vous les échanges pour les premiers jours ou tout au long du traitement.

Un aidant familial peut également vous soutenir mais n’est cependant pas obligatoire.  Durant votre formation initiale, il sera également formé par l’équipe, pour se familiariser avec la technique et connaître les principaux gestes d’urgence.

En l’absence d’infirmière à domicile, une allocation « tierce personne » est prévue pour les patients qui dialysent à domicile.

Il n’y a pas d’installation particulière à réaliser chez vous.

Une vérification de l’installation électrique sera réalisée par nos services techniques si un cycleur doit être mis en place.

Pour la DPA, il faut disposer d’un point d’eau pas trop éloigné de la chambre.

Il n’est pas nécessaire de disposer d’une pièce spécifique, néanmoins il faut prévoir un espace de stockage du matériel et des poches de dialysat qui vous seront livrés tous les 15 jours ou tous les mois selon la taille de votre logement.

• Le traitement peut se faire à la maison, au travail ou en vacances, si les conditions d’hygiène le permettent.

Vous adaptez le traitement à votre mode de vie. Les horaires sont adaptés et aménageables pour encourager la poursuite de l’activité professionnelle.

• Le traitement continu est plus doux et ressemble plus à la fonction naturelle de vos reins.

Cela permet une réduction de la fatigue et un meilleur contrôle tensionnel.

• Pas de voie d’abord vasculaire ni de ponction veineuse répétée

• Autonomie complète ou non (aide d’un(e) infirmièr(e) diplômé(e) d’état)

• Contraintes diététiques (potassium, boissons) moins strictes

• Maintien d’une diurèse

Votre suivi est assuré tous les mois en consultation auprès de votre néphrologue et d’une infirmière. Un bilan biologique sera réalisé avant ou durant votre consultation.

Un suivi semestriel est réalisé en hôpital de jour afin de changer le prolongateur du cathéter mesurer les clairances, réaliser un test de perméabilité de votre péritoine, réaliser une impédancemétrie et une consultation médicale.

Les techniques de dialyse (dialyse péritonéale ou hémodialyse) ne sont pas concurrentes.
Il est possible de changer de techniques en fonction de certains évènements.

Parlez-en à votre néphrologue !